Pourquoi le pointillisme ?

La facture très soignée de la toile de Glory Nagale, son pointillisme méthodique, témoignent d'une conception spirituelle de l'acte de peindre. Après avoir tracé le motif initial, sacré, rapidement et d'un trait sûr, qui ne se reprend pas tant la main le possède, et avoir ainsi rendu présent l'esprit ancestral qui l'habite, le peintre remplit l'espace de points, magnifie sa toile et donne à cet agir une valeur méditative.
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Le pointillisme propre à la peinture sur toile trouve son origine dans les débuts de mouvement contemporain des années 70. Dans le camp de sédentarisation de Papunya où les peuples du désert ont été parqués pendant une vingtaine d'années, les Aborigènes, privés de leur territoires et de leur lieux sacrés acceptèrent sous l'influence de quelques occidentaux bienveillants dont le plus connu est l'enseignant Geoffrey Bardon, de tracer leurs motifs sacrés (et secrets) sur des matériaux pérennes et transportables. La chose ne leur était pas facile car ces représentations allaient leur échapper, voyager, être vues... Les premiers peintres se mirent à noyer leurs motifs dans les points pour les rendre moins perceptibles. C'était une manière de flouter. Mais peu à peu, ils apprirent à ne montrer que la partie profane de leur « dreaming » et furent plus à l'aise.
Ils gardèrent cependant le pointillisme dont l'aspect hypnotique leur plaisait et qui correspondait à leur conception vibratoire et holistique d'un monde, où les êtres et les choses s'interpénètrent et s'influencent. Le remplissage pointilliste des toiles aborigènes nous dit que le monde est UN.
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