De la roche à la toile, la plus ancienne tradition picturale jamais interrompue

Publié le par Wanampi

John Lewis Tjapangardi, fire dreaming, 90x90cm

John Lewis Tjapangardi, fire dreaming, 90x90cm

John Lewis Tjapangardi, frère de Dorothy Napangardi et fils de Paddy Lewis, herita il y a quelques années du puissant dreaming de son père. Il peint cette toile dans la pure écriture du désert. Il s'agit de l'un des mythes majeurs des Warlpiri : l'histoire du "Blue tongue lizard" qui lança sur ses fils, les chasseurs Jangala, un feu destructeur. Ceux-ci tentèrent d'y échapper en s'enfuyant vers le sud.

 

Ci-dessous, Water dreaming, parle du site Mina Mina, thème cher à sa soeur Dorothy, hélas disparue en 2012.

John Lewis, Water dreaming,

John Lewis, Water dreaming,

John John Bennett
John John Bennett
John John Bennett, époux de Nyurrapaya, a peint cette image archétypale d'un réseau de sites connectés par les dreaming tracks comme les "gardiens" le font depuis des millénaires sur les parois des sites sacrés.
Grotte Uluru

Grotte Uluru

Une étape sur l'itinéraire du "Rêve Pluie"

 
Pluie.JPGLes gravures sur roches sont les symboles actifs du « Temps du Rêve ». Pour le peuple Arrernte (photo ci-dessus) comme pour tous les peuples aborigènes, leur signification est sacrée et peut être dangereuse pour les non initiés. C’est pourquoi seul le sens général est révélé ici : les orages et les pluies diluviennes qui s’abattent parfois ici permettent de remplir un petit bassin généralement à sec. Alors, une abondante nourriture apparaît : bananes du bush, yam, oranges sauvages, kangourous, dindes…

Lorsque les cérémonies sont bien menées et réussissent, c’est le temps de l’abondance.

Les pétroglyphes d’Ewaninga ( Napetika pour les Aborigènes) sont l’un des nombreux sites qui jalonnent le chemin du « Rêve Pluie » qui s’origine près d’Hermannsburg (Koperylia) à 122 kms de là, puis part en direction du nord ouest jusque dans le Queensland.

Il traverse le territoire de deux tribus : les Arrerntes et les Alyawarras qui, depuis des milliers d’années maintiennent les chants, les motifs et les cérémonies associées et à cet itinéraire initié par les Ancêtres au « Temps du Rêve » .

 Il s’agit d’un site masculin. Quand le peuple Arrernte le visite pour la chasse et la cueillette, les non initiés et les femmes campent à quelque distance des pétroglyphes. L’eau du petit lac est apportée au camp par les hommes initiés.

Les femmes Arrerntes ont leurs propres lieux sacrés où les restrictions s’appliquent aux hommes.

Cercles sacrés, serpents et empreinte d’émeu

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On peut voir des signes semblables sur les rochers peints et sur les peintures contemporaines des Aborigènes. Chaque signe peut contenir plusieurs sens en fonction du lieu, contexte, de l‘auteur, et du receveur. Le cercle concentrique, très commun, peut être un lieu cérémoniel, un camp, un trou d’eau sacré, un rassemblement… A un autre niveau il évoque un passage, un accès, entre le monde profane et le monde sacré qui nous entoure.

Ces gravures montrent leur âge. Depuis tant d’années les lichens noirs ont décoloré la roche et les lichens acides, combinés à l’eau de pluie ont creusé le grès. 

Ce site,  toujours actif et célébré, est autorisé par les actuels gardiens du Rêve Pluie"

Publié dans ART D'AUSTRALIE

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