Minyima Kutjara, par Daisybell Kulyuru ; une histoire de femmes qui capturent un homme
Exposition à Strasbourg : 15 septembre - 10 novembre 2025
Il faut vraiment aller jusqu’en Australie pour entendre ça !😉... Les souris dont il est question sont en fait de petits marsupiaux (les mingkiri). Deux sœurs (les Minyma Kutjara) sont deux ancêtres totémiques souris.
Le mythe des deux sœurs–souris
Il est dit que, dans le temps du rêve, une colline appelée Yunanpa, qui se trouve au nord d'Ernabella, était le lieu de rassemblement des minyma mingkiri, les femmes souris ancestrales. Tandis qu’elles collectaient des baies, deux sœurs décidèrent de partir seules. Elles allèrent de points d'eau en points d’eau au nord et à l'est d'Ernabella, dont Alalka, et jusqu'à Wamitjara, un point d'eau situé près du parc Kenmore.
Là, elles virent un homme qui dormait et le capturèrent. Elles l'assommèrent avec leur wana (bâton de fouille) et l’entravèrent. Elles le portèrent, l’utilisant pour leur plaisir tout en chantant et dansant les histoires de séduction des femmes. Elles laissèrent l’homme à Titjikala et poursuivirent leur route jusqu'à Mparntwe (Alice Springs) pour rejoindre un grand groupe de femmes.
L’œuvre Miynima kutjara at Ernabella
Elle représente le pays de Pukatja avec l’itinéraire suivi par les deux sœurs après qu’elles ont quitté leur groupe. Les cercles sont les étapes qui sont autant de sites sacrés aujourd’hui (souvent des points d’eau et des grottes) connectés par les lignes de chants (ou itinéraires chantés) que suivaient les nomades avant la sédentarisation. Tout autour sont les diverses ressources végétales que le pays de Kukatja offre à la collecte.
Biographie de Daisybell Tjalumi Kulyuru
Langage/groupe : Pitjantjatjara
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Daisybell est née à Pukatja | Ernabella en 1971, à proximoté d’Uluru, et y a grandi. Elle a appris à peindre à l’Art center Ernabella Art.
Elle a commencé à travailler en produisant des œuvres sur soie avec la technique du batik, comme beaucoup de femmes aborigènes.
Daisybell excelle également à travailler l’herbe spinifex (herbe porc-épic), à la préparer et à la tisser avec la laine et le raphia. Cette activité existe depuis longtemps au sein de l’atelier Tjanpi Desert Weavers à Ernabella pour fabriquer les créatures pleines de caractère du bestiaire du désert.En parallèle, elle travaille comme éducatrice aborigène depuis plusieurs années.
Aujourd’hui, elle peint les rêves de sa lignée féminine. Elle y consacre beaucoup de temps, allant d'Adelaïde à Pukatja, toujours accompagnée de ses deux enfants.