Robyn Nakamarra, une nouvelle venue talentueuse.
Ce tableau, véritablement aux couleurs du désert, fera partie de l'exposition vente qui se tiendra à Aix en Provence au mois d'août 2014. Il s'agit de la vision aérienne d'un partie du territoire, un « Gap », c'est à dire un passage entre deux masses rocheuses où l'eau s'engouffre lorsque la pluie s'abat sur le désert, presque toujours en déluge.
Le « gap » débouche sur une plaine ondulée de dunes que l'on appelle « tali », dunes qui peuvent courir sur des centaines de kilomètres.
C'est le pays maternel de Robyn Nakamarra
Sur la zone moins nette, Robyn ne donne aucun commentaire. Le site du « business women », les affaires féminines, où se déroulent les rituels, doivent rester secrètes.
Comme la célèbre artiste abrigène Barbara Weir, Robyn est à la croisée des cultures : née en 1964, de mère aborigène luritja et de père irlandais, Robyn a passé ses jeunes années à parcourir le bush en compagnie de ses parents et de ses 4 frères et sœurs avec interdiction paternelle de parler la langue luritja.
Toute la famille, garçons et filles, aident le père dans son travail de poseur de clôtures pour les éleveurs de bétail, tandis que la mère est cantinière de l'entreprise.
A l'adolescence, Robyn découvre la culture aborigène maternelle. Elle fait de longs séjours auprès de sa grand-mère, en terre Luritja, dans la région de Kings Canyon et Tempe downs, dont elle apprend les traditions et les histoires.
En 1984, elle épouse un Warlpiri et a six enfants.
Il y a une dizaine d'années elle apprend à peindre.
Pas d'école, dans le bush, c'est au contact des anciens que l'on apprend.
Elle gagne la confiance d'artistes prestigieux et les assiste dans le travail de remplissage pointilliste. Ainsi sera t-elle la « petite main » de Naata Nungurrayi, George Ward, Ningura Napurrula, Judy Watson. Mais c'est surtout Walangkura Napurrula qui influencera et orientera son travail.
Aujourd'hui, la maturité l'incite à peindre pour elle-même. La peinture noue véritablement le lien avec la part aborigène qu'elle revendique.
C'est donc d'une main chargée d''émotion qu'elle peint le « pays des mères » la terre de Tempe downs où elle aime tant séjourner et dont la culture occidentale tenta de l'éloigner.
Laissons lui la parole :
« My mothers country is Illamurta (Tempe downs), very lovely – big red sand hills, large desert oaks trees, large rocky outcrops, beautiful fresh springs, ancient palm trees.
The hills have colors of red, cream, orange... sometimes pink and purple, My grand-mother learned me to see. At spring, the desert become pink with flowers. »
« Le pays de ma mère est Illamurta (Tempe downs), c'est très beau – les grandes dunes rouges, les gros chênes du désert, d'immenses masses rocheuses, de merveilleuses sources fraîches, des palmiers anciens (une espèce presque disparue.)
Les collines ont les couleurs rouge, crème, orange... quelquefois rose ou pourpre. Ma grand-mère m'a appris à voir cela. Au printemps, le désert se couvre de fleurs roses. »