Puissants et austères : les deux George Tjungurrayi
Souvent confondus, même dans les catalogues de galeries, à cause de leur homonymie et de leur groupe/ langage commun (tous deux Pintupi), George Tjungurrayi Ward et George Tjungurrayi Hairbrush sont deux artistes exceptionnels issus de la première génération de peintres du mouvement contemporain.
Tous deux peignent les mythes Tingari, ces formes labyrinthiques, arrondies ou angulaires qui s'enroulent ou s'encastrent les unes dans les autres pour dire la longue errance du peuple ancestral à la poursuite de la loi. Leur peinture, austère, dégage néanmoins une grande énergie visuelle.
Une chose les distingue cependant : L'un use du point, l'autre de la ligne
George Ward use d'un pointillisme désordonné, énergétique, chaotique, car le chant mythique qu'illustre sa peinture parle d'une tempête cataclysmique qui fut l'épreuve majeure des héros Tingari. Les cercles ou rectangles évoquent les formes changeantes des réservoirs temporaires créés par les pluies diluviennes.
George Hairbrush use de la ligne dans une maîtrise du geste et de l'espace impressionnante qui exprime la quête dans ces espaces mouvants de lacs salés du centre de l'Australie.