Tingari, voyageurs ancestraux
133 x123
Marlène Mitchell (groupe/ langage : Ngaatjatjarra)
vendu
Le cycle mythique Tingari est l'un des plus importants du désert et le plus secret. Il n' est délivré aux novices qu' en fin d'initiation. Son évocation dans la peinture peut, pour cette raison,
prendre un aspect labyrinthique, austère et totalement abstrait (http://www.peintureaborigenedaustralie.com/article-14241074.html). Il peut aussi,
comme ici dans la peinture de Marlène Mitchell, évoquer les pérégrinations de ces héros voyageurs venus de la mer à travers le désert, reliant les points
d'eau, vivants des aventures créatrices du paysage et donnant des cérémonies à chaque étape de leur voyage.Le motif prend alors l'allure d'un réseau de lieux sacrés ( les cercles concentriques)
connectés par les "dreaming tracks" les traces du rëve.
Pour ce que les Aborigènes nous en laissent connaître, ces mythes mettent en scène de nombreux héros : hommes, femmes et novices, eux-même liés à d'autres grands cycles. Les mythes Tingari (ou Dingari), originaires du désert central, sont entrés en contact avec les myhes Wanjis du nord ouest, peuple ancestral lui aussi venu de la mer.
Ces Histoires fondatrices et secrètes seraient-elles le souvenir mythifié des dernières vagues de peuplement de l'Australie survenues
il y a environ 6000 ans, peut-être réactivé par la visite des navigateurs Macassars sur les côtes Nord ouest ? ou même par l'adoption probable, au cours des siècles, de quelques survivants
de naufrages de navires marchands de la Compagnie des Indes Orientales ? Quelle romantique hypothèse ! Mais rien n'est impossible car il faut savoir que la pensée aborigène excelle à
porter au niveau mytho poètique les évènements historiques suceptibles de modifier l'organisation de leur société. Il s'agit d'un processus d'adaptation permettant de fondre la
réalité dans le mythe.
Ancestraliser pour intégrer, ancrer puis transmettre, bel exemple de gestion des traumatismes dont nous pourrions nous inspirer.