Les Esprits d’Uluru

Publié le par Wanampi

L’immensité et la désolation qui entourent cet énorme bloc de grès, associées à sa couleur rouge, due à sa forte teneur en fer, créent une vision sidérante. Rien d’étonnant à ce que les hommes depuis toujours en aient fait un lieu puissamment spirituel.

Les peintres aborigènes, surtout ceux, Pitjantjatjarras et Yankudtjarras, qui vivent non loin du site et en sont les propriétaires et gardiens, célèbrent les esprits, nombreux, qui lui ont donné naissance et dont les mânes vivent toujours dans son sol.

Comme partout en terre aborigène, les configurations du sol sont la trace des activités des ancêtres du Tjukurpa (le temps du rêve). Ainsi, chaque aspérité est tout ou partie du corps pétrifié d’un géant ancestral, les creux, les points d’eau sont ses résidences, les failles sont ses blessures ou les marques de son boomerang, les coulures sur la pierre sont ses longs cheveux ou sa barbe, l’ocre rouge est son sang, le vent est son souffle, etc  Tout cela est narré par une multitude d’histoires mythiques transmises par les chants et la peinture.

Ces esprits qui habitent Uluru sont au nombre de neuf  : Mala, le grand wallaby ;  Kulpunya, le dingo ; Kudrun, l’aigle ; Liru, le serpent venimeux ; Kunya, le serpent inoffensif ; Itjari-tjari, la taupe-marsupial ; Kandju, le lézard des sables ; Lungana, le lézard à langue bleue ; et enfin, Wanambi, le patron, le grand-serpent arc-en-ciel !

Attardons-nous sur celui-ci. Une grande cavité sur un flanc abrupt est son repère préféré. Mais il vit aussi dans les autres cavernes et sous les eaux. Il est immense, a une grosse tête, des dents et une barbe en saillie, et une peau qui a les couleurs de l’arc-en-ciel.

Une personne qui s’aviserait de boire son eau sans faire un petit feu et une dévotion auparavant l’offenserait. Alors, Wanambi, prenant la forme de l’arc-en-ciel, s’élèverait dans les airs et tuerait le coupable en lui volant son âme. Maître des eaux et de la vie, il pourrait aussi provoquer une terrible sécheresse sur toute la contrée.

Les autres esprits sont plus aimables, mais ils se sont affrontés sans pitié et de ces évènements sont nées les formes du paysage.

Ce sont des épisodes de ces histoires qu’évoquent les peintures aborigènes.

Bientôt à Meylan (Près de Grenoble) exposition et conférences

Snakes dreaming, Witjiti George, 200x200 cm, peinture aborigène
Snakes dreaming, Witjiti George, 200x200 cm, évoque une histoire de dispute conjugale qui a mal tourné.

 

Publié dans ART D'AUSTRALIE

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