Quand la génétique soutient le mythe
"Nous sommes le plus ancien peuple de la terre" se plaisent à répéter les Aborigènes.
Jusqu'en septembre dernier, on mettait cette affirmation sur le compte du penchant de ce peuple pour le mythe et la poésie.
Tous les hommes modernes, expliquaient doctement les anthropologues, sont issus d'une seule migration d'Afrique vers l'Europe, l'Asie et l'Australie. Selon ce modèle, les Aborigènes d'Australie n'auraient été qu'une branche descendant de la population asiatique déjà séparée des Européens.
Mais voici qu'une étude génétique vient de rendre ses conclusions après examen d'une mèche de cheveux remise par un jeune Aborigène à un anthropologue il y a un siècle. Or, le séquençage du génome prouve que les Aborigènes australiens sont les descendants directs d'hommes qui ont émigré d'Afrique, le berceau de l'humanité, il y a environ 70 000 ans.
Les ancêtres des Européens et des Asiatiques ne sortiront d'Afrique que 24000 ans plus tard.
Les Aborigènes seraient donc bien l'une des populations qui, hors d'Afrique, vivent depuis le plus longtemps sur la même terre. Et cette terre, île-continent très isolée du reste du monde, fut presque exempte d'influence extérieure, préservant ce peuple dans ses valeurs, ses croyances et son mode de vie tel qu'au début de l'humanité
.
Un motif vieux comme le pays : La cérémonie de la pluie.
- La ligne ondulante au centre est la ligne de danse. - Les petits U qui l'entourent sont les danseurs.
- Les cercles centraux avec les U de part et d'autre sont des hommes autour de leur feu.
- Les points représentent la pluie.
- Les triples marques un peu courbes qui entourent les hommes symbolisent l'arc en ciel.
- Les deux U isolés à gauche sont les hommes qui mènent la cérémonie.
- Les lignes droites reliant des cercles concentriques de chaque côté du motif principal indiquent qu'un long voyage jalonné de lieux sacrés a été necessaire pour ce rituel.
C'est une très importante cérémonie.
N° 7307, 130x95cms
Le tableau présenté si-dessus (Rain ceremony, Acrylique sur lin, 95x130cms,) est une oeuvre récente et collective réalisée par la famille de Willy Tjungurrayi sous sa direction.
Le motif, transmis de génération en génération nous parvient de très loin.
Geoffrey Bardon en 1971 en avait fait un relevé (ci-contre) et un commentaire qui figurent dans dans son livre "Papunya, a place after the story".