La peinture des Warlis, Aborigènes (Adivasis) de l'Inde.
L'art Adivasi, expression contemporaine issue de la tradition la plus ancienne, n'est pas encore très connu en France. Toutefois, une exposition d'envergure lui a été consacrée au Musée Branly en 2010 (Autres maîtres de l'Inde) et une autre, en 2012 à la Fondation Cartier.
Un grand artiste, Jivya Soma mashe a donné à l'art des Warlis ses lettres de noblesse et a engagé ce mouvement dans le monde l'art contemporain.
Lorsqu'il fut découvert au début des années 70, L'art des Warli fit sensation. Il était alors totalement inconnu dans les villes. Il n'utilisait pas les tons vibrants des couleurs primaires et ne contenait pas la robuste sensualité souvent associée aux traditions indiennes. Il sembla alors étrangement ascétique et tournée vers une spiritualité originelle attachée à l'essentiel. Et c'est sans doute ce qui le distingua.
Des Aborigènes d'Australie aux Adivasis de l'Inde, c'est un peu la même histoire, bien que celle-ci commence il y a 2500 ans... C'est l'histoire des premiers occupants d'un territoire, tribus de chasseurs-cueilleurs de la péninsule indienne, repoussés par les vagues migratoires de peuples venus d'ailleurs qui, peu à peu, s'emparent de la terre et repoussent les indigènes dans les contrées les plus inhospitalières, en l'occurrence, des montagnes couvertes de jungles. "Adivasi" est d'ailleurs un mot hindi qui signifie littéralement "ceux de l'origine" c'est à dire les Aborigènes.
TARPA DANCE (60x44cms) , Artiste : Sanjay B. Parhad
medium : fond : « dung » (bouse de vache + colle de poisson)
motifs : farine de riz + colle
Les personnages sont formés de deux triangles, symbole de l'équilibre parfait. Les femmes se distinguent par le chignon. La danse « Tarpa », du nom de la sorte de flûte (au centre) qui l'anime, forme une spirale et mêle les hommes et les femmes. Elle marque les fêtes « Diwali » en octobre et novembre qui célèbrent un mythe : la victoire des dieux et des hommes sur les démons et celle de la lumière sur les ténèbres.
Ci-dessous : une vitrine de l'Encadreur du parc, 38 rue tête d'or, 69006 Lyon
La peinture que nous présentons est celle des Warlis, l'un des peuples adivasi, qui vit dans le nord du Maharashtra, sur la face ouest de l'inde. Cette peinture jouit déjà d'une certaine notoriété grâce à un homme, Jivya Soma Mashe, qui dans les années 70 popularisa des oeuvres sur toile en s'inspirant des motifs traditionnels. Par la suite le gouvernement indien, avec Indira Gandhi en personne, des organisations non gouvernementales, puis des collectionneurs, aidèrent Jivya Soma Mashe à faire connaître cet art.
Le langage pictural des Warlis remonte à la préhistoire.
Il reflète la relation que ce peuple entretient avec la nature, les animaux, les plantes et le déroulement des saisons. Peuple de chasseurs cueilleurs, animiste, égalitaire et pacifique, reconverti par necessité à une petite agriculture, il n'en reste pas moins très proche de la vie sauvage où s'incarne l'énergie primordiale.
La peinture, sobre et subtile, bicolore, raconte la vie collective, le rythme des saison, la proximité des animaux domestiques ou sauvages et évoque les mythes fondateurs.
Peinture traditionnelle sur les murs de torchis
Traditionnellement, la pâte de riz est le seul médium utilisé sur les murs des maisons faite de de karvi, d'argile et de bouse de vache.
Rituellement, seules les femmes mariées font ces peintures à l'occasion des mariages, eux-mêmes conduits par les femmes veuves. C'est un collectif de femmes qui s'emploie à peindre la maison des mariés pendant la fête, laquelle dure trois jours. Les peintures sont rafraîchies au fil des années si les murs demandent réparation.