L'art warli... Toute une histoire !

Publié le par Wanampi

Rina Umbersada, Le sac de riz, 100x80 cm

Rina Umbersada, Le sac de riz, 100x80 cm

L'histoire se lit de gauche à droite dans la partie haute, et de droite à gauche dans la partie basse.

Un couple très pauvre dont la femme est enceinte doit travailler nuit et jour pour subsister.

Un jour l'épouse se rend à la rivière où poussent des lotus, qui sont une manifestation féminine des dieux. Elle demande la faveur de mettre au monde une fille très jolie. L'enfant naît suivie de plusieurs autres et la famille devient encore plus pauvre.

La fillette grandit et devient une très jolie jeune fille. Un jour qu'elle se promène auprès de la rivière elle suit les fleurs de lotus et arrive au palais des dieux. L'un d'eux en tombe amoureux et l'épouse. Elle siège à ses côtés sur un trône en forme de serpent (le Serpent de la vie) comme on représente Mahadeva et Gauri, le couple créateur du monde.

Un jour, le père, devenu vieux, rend visite à sa fille, il est magnifiquement reçu, boit et mange tout son sou. Mais au moment de partir, sa fille ne lui remet qu'un sac de riz et lui recommande de ne point l'ouvrir avant d'être de retour chez lui. Parce qu'il est un peu sourd il ne saisit pas cette recommandation.

Sur le chemin, le poids du sac l'épuise et il décide de le vider de son contenu.

Arrivé à la maison, le sac est vide sauf une dizaine de grains qui sont restés collés au fond. Alors sa femme et lui se rendent compte que chaque grain s'est transformé en or.

Consternés, ils doivent reprendre leur vie de labeur (en bas à droite)

Les personnages sont stylisés, de même que les animaux domestiques, selon le mode du « dessin archaïque » : deux triangles reliés par la pointe, des segments pour les membres. La tête des hommes est un simple rond d'où s'échappe parfois une mèche, les femmes ont un chignon, les dieux portent une couronne.

D'autres motifs entourent les scènes de l'histoire : les animaux domestiques, Soleil et Lune, les esprits protecteurs, une ronde d'oiseaux.

La richesse gagnée puis aussitôt perdue est un thème fréquent dans l'imaginaire des Warli.

Rina Umbersada est l’auteur de cette œuvre réalisée, pour le fond, avec du charbon de bois mêlé à des résines, et pour les motifs, avec de l’acrylique blanc.

Rina, comme presque tous les peintres warli, vit d’abord d’une agriculture de subsistance et ne peint que lorsque la saison culturale est terminée, entre septembre et février. Elle habite une maison de torchis dans un très petit village au cœur du pays Warli, dans l'état du Maharashtra en Inde. Elle est mariée et mère de deux fils.

Son talent et son succès (elle est venue peindre en résidence à Lyon grâce à l’association Duppata) lui ont permis d’entreprendre la construction d’une maison en dur

L'art warli... Toute une histoire !

Publié dans ART INDIEN ADIVASI

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