Maisie Campbell Napaljarri, gardienne de la tradition
Maisie Campbell est née en 1958, à Haats Bluff, en terre Luritja, un peuple voisin par la langue et le territoire des Pintupis et des Arrente. Maisie est de langue pintupi.
Elle a grandi à Papunya, la communauté où naquit le mouvement contemporain du désert, et y a fréquenté l'école. Elle a eu pour enseignant Geoffrey Bardon, l'homme qui impulsa, par sa bienveillance et son combat, le mouvement de la peinture aborigène et la création de la première coopérative de peintres.
Maisie est très fière de cela.
Devenue adulte, elle rejoignit sa parentèle en terre pintupi, à Kintore, où les Pintupis s'étaient regroupés depuis que la loi les autorisait à retourner sur les territoires ancestraux. Là, elle épousa Barney Campbell qui était déjà un peintre talentueux. Ils eurent quatre enfants. Barney est aujourd'hui décédé.
Maisie peint depuis quinze ans. Influencée dans un premier temps par le style de Barney et quelques autres peintres de première génération, elle a, depuis, développé son propre style, caractérisé par une évocation libre et fluide, un pointillisme rapide et énergique, de son dreaming. Ce dreaming féminin du clan « Serpent Lirru », le serpent guerrier, raconte la création du relief, de l'eau, des ressources alimentaires dans le Temps du Rêve.
Maisie considère sa peinture comme un élément de reconnaissance et de préservation de sa culture. Elle fait partie des peintres de deuxième génération qui ont conservé les pictogrammes traditionnels : Cercles concentriques pour les sites sacrés ou signifiants, demi-cercles concentriques pour les collines arrondies, lignes parallèles pour les alignements de dunes, formes angulaires pour les zones rocheuses, réserves cernées de la couleur de fond pour les lacs ou trous d'eau temporaires (et leurs cernes de sel), symboles en U pour les personnages.
En dépit de cette contrainte, le style de Maisie est affirmé, très personnel, et immédiatement reconnaissable.
Sa palette est souvent dans les couleurs de terre.