Peintures Anangu : Une tempête de couleurs !

Publié le par Wanampi

Peintures aborigènes des communautés Anangu
Peintures aborigènes des communautés Anangu
Peintures aborigènes des communautés Anangu
Peintures aborigènes des communautés Anangu
Peintures aborigènes des communautés Anangu
Peintures aborigènes des communautés Anangu
Peintures aborigènes des communautés Anangu
Peintures aborigènes des communautés Anangu
Peintures aborigènes des communautés Anangu

Peintures aborigènes des communautés Anangu

La plupart de ces œuvres fera partie de l’exposition de rentrée à Grenoble à la Galerie Vent des cimes, place Victor Hugo.

Le nom de Anangu qui rassemble les communautés Pitjantjatjara et Yankunytjatjara, signifie « Peuple ». On les désigne par l’abréviation APY. Leurs territoires sont situés juste en dessous de la frontière entre le Territoire du nord et l’Australie méridionale, à la lisière de l'Australie occidentale, pas très loin d'Uluru pour ceux qui connaissent. Ce sont des peuples du désert dont le langage est proche de leurs voisins du nord, Pintupi et Warlpiri.

Organisés en dix communautés autogérées, dotées chacune d’un Art center, elles ont vu éclore une peinture extrêmement créative, à la fois respectueuse du langage pictural du désert mais jouant avec la couleur sans restriction et d’une façon extrêmement talentueuse. Cela leur a valu de nombreuses nominations et plusieurs prix prestigieux.

 

L’histoire des APY n’est pas la même que celle des autres peuples du désert.

Très tôt la colonisation blanche commence à empiéter sur les terres traditionnelles. des aventuriers blancs y font le commerce des peaux de dingos. Dès 1921, le gouvernement donne des baux pastoraux à ceux qui veulent s’installer. Un élevage extensif de bovins prend possession des Terres. Les Aborigènes gênent, d’autant que, ignorants de la notion de propriété, ils prélèvent une tête de bétail de temps à autre ; de grandes brutalité s’ensuivent.

En 1937, L'église presbythérienne établit la mission Ernabella à l’endroit maintenant connu sous le nom de Pukatja. Elle est dirigée par Charles Duguid, médecin  et militant des droits aborigènes. Beaucoup d’Anangu s’installent alors aux abord de la mission qui les protège des brutalités des éleveurs. Les pratiques éclairées de Charles Duguid maintiennent les langues tribales à  l’école et aux services religieux, le principe est qu’il ne doit y avoir aucune contrainte ni imposition du mode de vie occidental aux Aborigènes, ni ingérence délibérée dans les coutumes tribales. Le personnel de la mission, lui, doit apprendre la langue tribale.

En 1974 l'administration de la Mission passe au conseil Pitjantjatjara  Elle est alors renommée  Pukatja.

Oui, il y eut, dans la colonisation de l'Australie, des moments de grâce et cela mérite d'être signalé !

En dépit de cela les Anangu n’ont pu échapper aux maux que connaissent toutes les communautés aborigènes : faible niveau de soins de santé (par rapport au reste de l’Australie) et abus de drogues, et d’alcool.

 

Ernabella-Pukatja Arts est le plus ancien centre d’art autochtone d’Australie.

Dès les années 1950 et 1960, l’art et l’artisanat utilisant de la laine produite localement sont la forme artistique prédominante produite par les artistes d’Ernabella.

Au milieu des années 70, une enseignante, Winifred Hillier, propose aux femmes anangu la technique du batik. Celles-ci l’adoptent immédiatement et elle remplace vite le laborieux travail de vannerie. Le batik connait son heure de gloire et a sa place au National Museum of Australia à Canberra

Il y a quelques années, les femmes âgées et quelques hommes commencent à représenter leur dreaming (leurs histoires sacrées) à l’acrylique sur toile. Des artistes jeunes et moins jeunes, se mettent à travailler au centre d’art.

En 2010, l’un d’eux, Minyintiri, (alors âgé de 95 ans !) remporte le prestigieux National Wynne prize et donne ainsi le coup d’envoi d’une frénésie de peinture.

Ainsi naît un collectif de dix centres d’art ( Amata, Ernabella, Kaltjiti, Iwantja, Mimili, Nyapari, Maruku, Ara irititja, Tjampi desert art, Umoona center), propriétés aborigènes, et une très belle école de peinture qui raconte et célèbre les histoires du Temps du rêve : celles de Marlilu,  femme ancestrale de grand pouvoir, de L’émeu Kalaya, des sept sœurs, et bien d’autres...

    Chers abonnés et lecteurs, comme à mon habitude, je vais abuser de votre gentillesse et vous suggérer, si vous avez aimé cet article, de le faire voyager sur les RS ou auprès de vos amis concernés par les arts autochtones. 

Publié dans ART D'AUSTRALIE

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