Janie Ward Nakamarra : Topographie et sacré, passé et présent...
L'oeuvre (152x122 cms) juxtapose des représentations quasi figuratives du relief vu du ciel et des motifs symboliques des activités ancestrales qui y ont eu lieu.
On peut voir les formes du paysage : au cœur d'un paysage de dunes arrondies, les zones de méandres sont les traces laissées par le sel des marécages salés, mais traces aussi du passage des deux Serpents ancestraux qui traversèrent le désert.
Les cercles concentriques figurent, eux, les sites sacrés, lieux de cérémonie, où quelque événement du Temps du Rêve a fait jaillir une source, créé un résurgence ou une retenue d'eau au creux de rochers. Ces endroits, sorte de « points d'acupuncture de la terre », concentrent l'énergie primale et sont propices au contact avec l'invisible.
L'énergie circule entre eux, comme l'eau souterraine, et aussi les "dreaming trails" (chemins du Rêve) qui les connectent et que suivirent les Aborigènes pendant les millénaires où ils étaient nomades.
La présence de l'eau fait naître une abondante ressource végétale alimentaire et médicinale qui fait partie de la connaissance immémoriale des femmes aborigènes et qui est représentée par les petits cercles.
Les motifs peints sont, pour l'artiste et pour ceux qui les contemplent, la « Trace du Rêve », il font passer de l'invisible au visible la perception du monde sacré et nous rechargent en énergie.
Ainsi cette oeuvre est une carte symbolique du territoire où se lient le physique et le spirituel, le passé et le présent.
Janie Ward Nakamarra, née en 1948, de langage / groupe Ngaanyatjarra